La Wallonie terre d'accueil de la voiture électrique ?
Elle semble plutôt dans une impasse.
Je m'apprête à publier mon article quand soudain, paf, la nouvelle tombe. Le gouvernement wallon vient de prendre une mesure ambitieuse, très ambitieuse, le zéro carbone pour 2050.
De son côté le fédéral a promis la fin des véhicules thermiques pour 2040.
Doit-on en conclure qu'on continuera à circuler pendant 10 ans en thermique en Wallonie pendant que les flamands rouleront tous en électrique ? Et pas depuis 2040 en ce qui les concerne, depuis bien plus longtemps !!!
Et oui, beaucoup s'étonne voire s'agace de l'absence d'incitant pour l'achat d'une voiture électrique chez les particuliers en Wallonie.
Pourtant ce n'est pas faute de promesses ni d'engagements répétés de la part du gouvernement wallon avec calendrier à l'appui mais rien ne semble venir à l'horizon.
Certains pourraient faire le raccourci que cette attitude mièvre est certainement liée à un manque de sous dans les caisses. Et ce type de campagne ne fait que renforcer cette impression :
Est-ce que cela ne serait pas plus efficace d'inciter les gens à passer à la voiture électrique plutôt que de se concentrer sur des mesurettes ? A moins que le gouvernement n'ait peur d'un nouveau "voltaïquesgate" ?
Parce que finalement, le mieux ne serait-il pas de passer à la voiture électrique sans attendre quoique ce soit de la Wallonie ?
On le voit bien avec les panneaux photovoltaïques. Le gouvernement est allé pêcher chez les sans-panneaux pour pouvoir récupérer de l'argent tout en les montant contre les propriétaires d'installations photovoltaïques. Qui plus est, ces derniers vont être taxés dès 2019.
De surcroît, je pense qu'il y a une méconnaissance du ministre Di Antonio, le ministre de l'environnement wallon, et de son cabinet sur ce marché. Lors d'une interview donnée à la RTBF il avait en effet qualifié les voitures électriques avec 150km d'autonomie et moins, de voitures électriques, je cite, "bas de gamme" (https://www.rtbf.be/auvio/detail_la-voiture-electrique-a-du-mal-a-demarrer?id=2176474). C'est vrai qu'il roule en Tesla pour sa part alors les autres... Attention ! Celle-ci a été achetée grâce à sa société et non sur le dos du contribuable. Certes. Mais il y a en revanche des incitants fiscaux pour les sociétés (tiens donc) dans le cas de l'achat d'une voiture électrique. Alors même si on ne lui demande pas de rouler en vélo comme Noël Mamère en son temps, on ne lui demande pas non plus de nous imposer son modèle ! Parce qu'il n'y a rien à faire, la plupart des voitures électriques wallonnes sont des voitures de société et la plupart des gens n'ont pas une société.
Pour nous consoler, il y a toujours le marché de la voiture électrique d'occasion où les modèles "bas de gamme" tels que cités par le ministre font légion !
Quoiqu'il en soit, cela ne doit pas empêcher le gouvernement wallon de se mettre à la page car il y a un gros gros changement de mentalité à opérer en Wallonie. Les moteurs thermiques ronronnent boostés par des puces et autres sociétés qui ont pignon sur rue pour trafiquer vos thermiques, le tout soutenu par des systèmes tels que Coyote qu'on trouve même gratuitement avec son abonnement GSM.
Ca me rappelle cette anecdote wallo-wallonne :
- "vous n'avez jamais de PV ? Vous avez Coyote ?"
- "euh non... je respecte les limitations de vitesse, pourquoi ?"
C'est sûr, ça va vite Monsieur Di Antonio, ça fait "sauter les bouchons". Et les vies qui vont avec... alors roulons zen, roulons électrique !